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"Un sentiment d'injustice", les confidences de Florian Aït Ali, président de l'US Colomiers

Publié par Maxime GUY

Sanctionné d'un retrait de six points pour une affaire de joueur mutés, l'US Colomiers a perdu son fauteuil de leader de National 3. Désormais, les Columérins pointent à la 11ᵉ place du championnat. Un sentiment d'injustice pour Florian Ait-Ali, Président du club Haut-Garonnais compte bien aller au bout de l'appel. Entretien.


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Quelle a été votre première réaction à l’annonce de cette sanction ?

Un grand sentiment d’injustice. Pas forcément sur la décision concernant le match contre Tarbes. On avait constaté un changement de statut du joueur et on a fait jouer en pensant qu’il s’agissait d’une erreur. Là-dessus, pas de problème. En revanche, ce que je trouve profondément injuste, c’est par rapport au match contre Onet-le-Château. À ce moment-là, le joueur n’était pas muté. Et selon la règle, après 30 jours, un match est considéré comme homologué. On a vu d’ailleurs que le Goal FC en National a eu une situation similaire : il y avait eu réclamation, mais le match n’a pas été remis en cause, car il dépassait ce délai. Et nous, on nous enlève les points de ce match. C’est là que je parle d’injustice.


Votre appel repose donc sur quels arguments ? Quelles preuves avez-vous ?

Lors du match contre Onet-le-Château, il n'était toujours non muté. La preuve, c’est que l’équipe adverse, qui vérifie systématiquement les licences, n’a pas porté réclamation. Cela confirme qu’il n’y avait aucun souci.

Après ce match, nous n’avons reçu ni mail, ni notification, rien de la part de la Fédération. Et c’est seulement avant Tarbes que nous avons découvert une pastille sur sa licence, signifiant qu’il était passé muté. Pour nous, il s’agissait d’une erreur. Nous avons des captures d’écran qui attestent de tout cela. Donc, la Fédération ne peut pas affirmer qu’il y a eu fraude. Au contraire, si elle dit que le joueur était muté dès le premier match, qu’elle nous en apporte la preuve. Mais nous savons que ce n’était pas le cas.


Et si votre appel échoue ?

Nous irons jusqu’au CNOSF. Je défendrai les intérêts de mon club, parce que derrière, il y a beaucoup de travail, d’investissement, de bénévoles, de partenaires qui nous font confiance. Je me bats pour la justice, c’est une valeur essentielle. Je ne pense pas que la Fédération soit au-dessus de la justice de notre société.


Six points en moins, c’est lourd. Comment remobiliser l’équipe ?

J’ai parlé au groupe en leur expliquant que nous allions nous battre pour leur rendre justice. Ils travaillent dur, tout comme le staff, et c’est injuste de voir leurs efforts pénalisés. Pour relativiser, j’ai pris un exemple : la Juventus, à qui on avait enlevé neuf points en Série B, avait, malgré tout, finie championne. Je leur ai dit qu’on pouvait s’inspirer de ça, continuer à travailler et à gagner, et prouver notre valeur aussi sur le terrain.


Craignez-vous que cette affaire nuise à l’image du club ?

Pas de nuisance. Nous ne sommes pas en tort. Par contre, cela peut donner une image négative de nos services administratifs. Pourtant, nous avons fait les choses dans les règles. Le plus dur, c’est de se sentir seul face à cette "montagne" qu’est la Fédération. J’espère simplement qu’ils écouteront nos arguments avec impartialité et rendront une décision juste.


Pour finir, quel message souhaitez-vous adresser à la FFF et à vos supporters ?

À nos supporters : on ne lâchera rien. Le groupe est mobilisé et on veut décrocher un résultat dès dimanche contre la réserve du TFC.

À la Fédération : nous demandons juste d’avoir un raisonnement équitable. Nous sommes des clubs amateurs. On nous demande d’élever le niveau, on a vu toutes les réformes récentes, mais nous restons amateurs. Nous n’avons pas quatre salariés derrière un ordinateur pour contrôler chaque détail, surtout quand les documents que nous recevons de la Fédération nous disent que tout est en règle. La FFF doit admettre cela et accompagner davantage les clubs amateurs, qui font énormément pour le football, notamment pour les enfants.