"Je sais de quoi mes joueurs sont capables" : l'AMTF, nouveau tombeur des leaders ?
                                                    En battant Rodez II puis l'Union, jusque là invaincus, le promu albigeo-marssacois fait parler de lui en ce début de saison. Entretien avec le coach, Jonathan Lacourt, qui revient sur ces deux performances et les objectifs de son équipe cette saison.
Oui forcément, avec une saison comme on avait fait, je voulais garder les éléments importants de l'équipe en étant persuadé aussi qu’ils veuillent rester à 100% avec nous. Puis il fallait se renforcer à certains postes tout en ayant l'idée de miser sur des jeunes joueurs intéressants avec une bonne marge de progression. Donc on a recruté sur les postes où il y avait des besoins et on a saisi les opportunités qui se sont présentées à nous, avec un joueur d’expérience et quelques jeunes à fort potentiel. Tout en conservant la quasi totalité du groupe de la saison dernière.
On a eu une préparation difficile oui, dans le sens où on a eu pas mal de problèmes de blessures. Le gros point noir, c'est celle de Florian Ruiz, qui était quand même un élément essentiel du milieu de terrain et qui s’est fait opérer du tendon d'Achille. Il y a aussi eu Solal Desveronnière, qui va se faire opérer de l'épaule, ou notre capitaine Nicolas Casano qui a eu plusieurs pépins au niveau de sa cheville. Mais on a su combler avec le reste de l’effectif et on a fait un début de saison cohérent. On perd ce match de Balma à la 93ème minute, en faisant un bon match, la Coupe de France, c’est à part, et on a vite redressé la barre à Castanet (victoire 3-1, NDLR). Je pense que le fait d'avoir disputé des matchs amicaux contre des équipes qui nous ont mis en difficulté, d’avoir été dans le dur et de commencer par des grosses cylindrées du championnat, ça a permis aux joueurs de se jauger, de réaliser qu’il fallait vite prendre le rythme de la R1.
Déjà en termes d'individualités, il y a des joueurs de qualité supérieure. Au niveau physique, athlétique, on peut le voir, c'est aussi autre chose. Contrairement à nous, beaucoup d’équipes ont des colosses, des joueurs grands, solides. Nous, on est à l’opposé de tout ça. Après tactiquement, c'est beaucoup plus en place, le jeu est beaucoup plus posé et il y a plus de réflexion. C'est un autre niveau. Même si je pense qu’il faut un peu nuancer tout cela car, pour l’instant, on a joué vraiment «le top 3-4» de la saison passée.
Pour Rodez, on a beaucoup joué l’équipe 3, en R2, qui a les mêmes principes et le même schéma tactique donc on savait comment les jouer. Pour l’Union, j'ai pu aller les observer contre Castanet le week-end d’avant, et j’avais noté certaines choses sur des vidéos de matchs précédents. Je savais qu'on pouvait faire un résultat, mais de là gagner, ça a été une belle surprise. Les joueurs ont sorti de deux grosses prestations, et c'est loin d'être immérité. Ils ont beaucoup travaillé pour ça.
Je n'ai pas changé le fusil d'épaule par rapport à la saison dernière. Avant tout, je veux un gros collectif. Je n'ai pas 11 joueurs qui sont concernés, j'en ai entre 18 et 20. Leur priorité, c'est d’être vraiment au service de l'équipe. On sait très bien que le foot, c'est un sport très individuel dans un sport collectif, mais on doit faire passer le résultat de l'équipe avant les statistiques individuelles. C’est ça le plus important, et c’est notre force. Tactiquement, on a des idées et, par rapport aux adversaires, on adapte. On n’est ni un bloc haut, ni un bloc bas, ni un bloc médian. On met en place des choses sur les ressorties de balles, quand on a le ballon, quand on ne l’a pas… On est hybride : on est capable de jouer haut comme de jouer bas, le maître mot c’est l’adaptation à chaque situation.
Là non plus, je n'ai pas changé de cap. C'est-à-dire qu'on est promu, on vient de remonter en Régional 1, un championnat très compliqué, mais agréable pour nous en termes de progression. Donc l’objectif c'est d'essayer de prendre le plus de points possible très rapidement. Maintenant, forcément que, quand on est en haut, on a envie d'y rester. Mais il faut rester très humble, parce que ça va très vite dans le foot. Une chose est sûre, tout ça dépend surtout de ce que nous, on a envie de mettre sur le terrain. Parce que la vérité, c'est le terrain.
Non, moi je ne rêve pas, j'ai les pieds sur terre. Je sais de quoi sont capables mes joueurs, mais une montée, c'est très compliqué. D'autant plus pour un promu. Pour l’instant, on a joué que cinq matchs, il en reste 21. Donc on est très, très loin de parler d'une accession en National 3. Je pense qu'il y a des équipes qui sont beaucoup plus armées que nous pour y accéder. Mais on va essayer de continuer à être performant chaque week-end et à faire parler de nous dans le bon sens.
Effectivement, ils ont pris seulement deux buts et ont la meilleure défense du championnat avec Rodez. Comme chaque week-end, je m’attends à un gros combat, tous les matchs sont très serrés et se jouent pas grand-chose. La preuve, à part Castanet, on n'a pas fait un match où il y a eu deux buts d'écart. On va affronter une équipe qui a plus d’expérience que nous à ce niveau-là, donc ça sera très rude, encore une fois.