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"On ne se fixe pas de limites" : Fenouillet, le promu qui fait la course en tête

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Rodrigue DELPAS ·

Promu en Régional 2 à l'issue d'une saison quasi parfaite, Fenouillet occupe la tête de la poule C après cinq journées. Le coach Samy Kinane revient sur le début de saison de ses joueurs avant d'affronter Rodez III ce week-end.

Vous avez réussi à accéder à la Régional 2 pour votre première saison au club, comment cela s’est-il passé ?


On s’est mis d’accord assez tôt avec les dirigeants, dès le mois d’avril 2024, et ils m’avaient donné carte blanche pour redresser l’équipe, qui s’est maintenue à la dernière journée. C’est vraiment le projet que je recherchais pour me relancer en tant que coach. Je suis arrivé sans pression et j’ai apporté quelques retouches, d’autant plus qu’après une telle saison, il y avait eu des départs. Mais, comme on s’est entendu tôt, cela m’a permis d’activer mon réseau assez vite et quelques joueurs qui avaient joué avec moi ont été intéressés par le projet. La dynamique s'est vite enclenchée.


Après une telle saison, vous avez conservé une grosse partie du groupe, mais vous êtes-vous renforcés ?


Il n’y a eu qu’un seul départ, du à une mutation professionnelle. Effectivement, j’ai souhaité récompenser le groupe qui avait validé cette accession, tout en recrutant des des profils de joueurs bien précis. On a donc fait signer trois joueurs confirmés de R2 qui sont arrivés de l’Union ainsi que deux jeunes à potentiel qui ont déjà beaucoup de temps de jeu. J'ai également souhaité étoffer le staff, étant donné que j’ai commencé le BEF, indispensable pour entraîner à ce niveau là, comme la dérogation ne dure que deux ans suite à une montée. On a donc structuré un peu mieux, ce qui nous permet aussi d'avoir un travail un peu plus individualisé et plus spécifique, grâce à l’arrivée de mon adjoint, Gaël Momboise, avec qui j’avais joué à Grisolles.


Malgré votre statut de promu, vous êtes pour l'instant en tête de la poule, toujours invaincus en championnat.


On a pris ce début de saison sans pression, en voulant surfer sur la dynamique de l’année dernière. Le fait d’avoir conservé l’intégralité de l’effectif est d’ailleurs très bénéfique de ce point de vue là. Comme je dis souvent à mes joueurs, des grands du collège, on se retrouve à être les plus petits du lycée, donc on arrive à chaque match avec beaucoup d'humilité. On se prépare sans trop se soucier de l'adversaire et on essaie de mettre en place quelque chose. Pour l'instant, on a la chance avec nous, on est premiers. C'est un costume qu'on a eu l'habitude de porter la saison dernière. On sait ce que ça change au niveau du regard des autres, sur la façon d'aborder les matchs. La différence, c'est que cette année, le costume est un peu plus grand. On va voir si on est capable de le garder et de se l'approprier.


Vous parlez d'un costume plus grand, y-a-t-il un gros écart entre la R3 et la R2 ?


Je trouve qu'il y a un gap au niveau de l'intensité déjà. Au niveau individuel, notamment devant : chaque équipe a un ou deux joueurs capables de faire la différence, chose qu'on n'avait pas forcément en R3. Je pense également que la poule est plus homogène, tout le monde peut battre tout le monde, donc chaque point compte et se gagne ou se perd sur des détails. Je trouve que mes joueurs l'ont bien assimilé mais il ne faut surtout pas se relâcher parce qu'on n'a pas assez de marge pour se permettre de ne pas se donner à 100%.


Il y a aussi eu deux éliminations en coupe dès votre entrée en lice.


La coupe, j'ai toujours considéré que c'était un objectif aussi important que le championnat. En Coupe de France, nous n’avons pas eu de chance au tirage en prenant une R2 directement (la JET, NDLR). La décision s’est faite aux penaltys et je n’ai rien à reprocher à mes joueurs. En Coupe Occitanie, on s’est déplacé à Pouvourville (R3). On a fait une bonne première mi-temps, sans parvenir à concrétiser, puis on s’est fait punir. Ça reste des regrets parce que je considère que la coupe, ça nous fait grandir et vivre des émotions qu'on n'a pas forcément en championnat. L'année dernière, elle nous a appris à appréhender des gros rendez-vous sur des confrontations directes qui nous ont permis d’être champions en R3.


La saison dernière, vous marquiez près de trois buts par matchs en moyenne, avez-vous changé votre plan de jeu depuis ?


On évoluait en 4-4-2 losange, qui se transformait en 3-5-2 quand on avait le ballon, et on est passé sur un schéma plus classique, en 4-3-3. Nos matchs amicaux face à des équipes aguerries à la R2 nous ont montré rapidement que ça ne passerait pas. D'ailleurs, on les a tous perdus. C'est ce qui fait que pour la première journée de championnat, j'ai décidé de changer. Notre ancien système nous obligeait à avoir la maîtrise à tous les matchs. J’ai estimé que nous n’aurions pas, en R2, cette même maîtrise. On a tout de même voulu garder notre bloc médian, qui correspond aux qualités du groupe et qui nous apporte cet équilibre et cette capacité à être dangereux, que ce soit dans l'axe ou sur les côtés.


Aujourd'hui, vous êtes leaders, pensez-vous à une accession en R1 ou est-ce prématuré ?


Non, c'est beaucoup trop tôt pour parler de ça. Comme j'ai dit à mes joueurs, une contre-performance ce week-end pourrait nous renvoyer à la cinquième ou à la sixième place. Pour l’instant, le défi, ça va être d'essayer de garder cette place le plus longtemps possible. Et puis, si on la perd, on essaiera de voir ce qu'il nous manque pour aller la récupérer. J'insiste beaucoup là-dessus, on ne se fixe jamais de limites.


Votre équipe réserve n’évolue qu’en D3, c’est un écart énorme.


C'est quelque chose qui m'influence dans la composition de mon groupe. On a un effectif un peu court à cause de ça car, dire à un joueur qu’il jouera en D3 s’il n’est pas pris le week-end, ce n’est pas évident. C’est donc un sujet sur lequel on travaille avec les dirigeants pour essayer de réduire l'écart. J'attache beaucoup d'importance au bien-être des joueurs. Il faut trouver le juste milieu et, pour l'instant, on ne l'a pas encore trouvé.


Ce week-end, vous affrontez Rodez 3, une équipe très jeune, très joueuse. Comment allez-vous aborder ce match ?


Je suis assez bien placé pour parler de ce match car je les a joué en tant que joueur avec Grisolles il y a deux ans. C'est une des équipes que je crains le plus dans cette poule : par rapport à leur système de jeu, en 3-5-2, qu'on n'a pas trop l'habitude de rencontrer, et parce que c’est une équipe jeune, dynamique, qui est à l'aise sur synthétique. Nous avons équipe qui est plus expérimentée, j'espère qu'on arrivera à tirer avantage de ça. On ne peut pas se baser sur leur classement parce qu'ils ont de gros effectifs en seniors. Il peut y avoir jusqu’à six ou sept joueurs qui changent entre chaque match, avec des joueurs de R1 notamment. Il va falloir faire preuve de vigilance, d’autant plus que ça sera notre première rencontre avec le costume de leader.