"On fait surtout appel à notre formation" : entretien avec Florent Rech, coach de la réserve du Rodez AF

Co-leader de la poule B de Régional 1 avec l'Union, la réserve ruthénoise dispose d'un effectif très jeune. En plus de son objectif de formation, elle vise l'accession en National 3.
Mathématiquement un point (rire). Déjà on a fait deux bonnes saisons, parce qu'on avait terminé premier la saison d'avant sur les trois poules. Maintenant, l’année dernière, Tarbes a été beaucoup plus régulier à partir du mois de février. Il nous a manqué quelques points grappillés à l'extérieur car, à domicile, ça fait deux ans que l'on est invaincu. Mais si je prends d’un point de vue contenu, avec les à peine 20 ans de moyenne d’âge du groupe, c’était très bien : nous avons battu deux fois Tarbes et l’Union. Tarbes a mérité de jouer le barrage, bravo à eux.
Nous avons une ossature de garçons qui sont présents au club depuis plusieurs saisons. On fait surtout appel à notre formation, et on en fait venir quelques uns de l’extérieur, mais très jeunes, de 2008 à 2006.
Pour moi, ces deux objectifs vont de pair, et j’en rajouterais même un troisième : c’est l'accessibilité avec le groupe d'entraînement de la Ligue 2. Plus d’un tiers de mes joueurs se sont déjà entraînés avec les pros. C'est aussi un signe de reconnaissance du travail qui est effectué et du niveau des garçons qui sont allés. Au-delà de la compétition, on s'inscrit sur des cycles de travail. On a rajeuni encore notre effectif et on le découvre dans la compétition parce qu'on n'a joué que trois matchs pour l’instant, Coupe de France oblige. On a fait pas mal de rencontres amicales pour essayer de construire un projet de jeu et de vie commun.
Cela va jusqu’à sept fois par semaine : lundi, mardi, matin et soir, mercredi, jeudi, vendredi et match le samedi. Ensuite, on a deux séances de musculation pour les joueurs disponibles, car on est dans le double projet, scolaire et sportif. Cela fait deux ans qu'on est la meilleure attaque de la poule. À l'instar de notre équipe de Ligue 2, on a un jeu qui est porté vers l'avant, qui nécessite parfois quelques déséquilibres défensifs qui sont assumés. L'objectif est de marquer un but de plus que l'adversaire au minimum, et si c’est plus, c'est encore mieux. Forcément, on commettra des erreurs défensives mais, en tout cas, on prône un jeu vers l’avant.
Il y a aussi une part de réussite parce qu'on a bien défendu collectivement, de l'attaquant au gardien. Ceci dit, il y a aussi parfois des actions qui auraient pu être concrétisées par les adversaires et qui ne l'ont pas été. C'est un équilibre qui est très fragile. Pour l'instant, on joue tous les quinze jours, avec cette idée de vouloir mettre en application tout ce qui est fait à l'entraînement, les garçons travaillent dur. Le fait de ne pas prendre de buts, c'est la récompense d'un équilibre d'équipe, de la performance des différents joueurs et gardiens qui ont pu participer. Maintenant, ça reste très anecdotique et symbolique parce qu'on peut très bien en prendre trois ou quatre au prochain match. On ne se focalise pas là dessus, aujourd’hui, l’objectif est d'arriver à être efficace dans les zones de jeu offensives, c’est notre principal axe de travail.
La connexion est bonne. On a un cadre de travail avec les membres du staff : ils déterminent les besoins qu'ils ont et me les communiquent. Je fait monter les garçons les plus méritants dans les secteurs de jeu recherchés. Quand un joueur du groupe 1 a besoin de temps de jeu, ils nous l’envoient. La communication est réelle et efficace. On a un système en cascade, les joueurs de la Ligue 2 sont prioritaires quand ils viennent évoluer en R1, ceux de la R1 le sont en R2, et ainsi de suite.
On joue notre rôle de réserve. L'avantage, c'est que si on a des idées et un système de jeu commun, les joueurs peuvent mieux appréhender la rencontre quel que soit leurs postes, dans la mesure où ils connaissent leurs différentes tâches. Comme les intentions sont les mêmes, de la Ligue 2 aux équipes de jeunes, cela facilite ces nombreux mouvements.
On y va avec le plus grand des sérieux. Les garçons n’ont joué que trois rencontres officielles donc, les semaines de match, ils ont envie de se montrer. On va aborder cette affiche comme les autres, avec de la rigueur, du sérieux, de l'humilité et du travail.