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Léon Fataki : "Les victoires appellent les victoires."

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Amin Abdullahi ·
Léon Fataki :

Après un premier succès obtenu ce week-end face à Castanet 3 à domicile, Portet lance sa saison en championnat. L'entraîneur Leon Fataki revient sur ce début de saison, sa jeune expérience et sur la structuration d'un nouvel effectif ambitieux. L'objectif est simple pour le coach : assurer le maintien.

Quel est ton parcours personnel et qu’est-ce qui t’a amené à Portet ?


J’ai commencé au TAC avec les U13, c’était ma première expérience. Ensuite, j’ai rejoint l’UJS, où j’étais en charge des U11 et adjoint des U14. L’année suivante, je suis venu une première fois à Portet. J’étais responsable des U20 et j’ai fait une saison avec la réserve senior. Après ça, je suis parti à Blagnac pour encadrer les U18 R1, pour voir comment fonctionnait un grand club. À la fin de la saison, je suis revenu à Portet avec un projet sur deux ans. Une première saison à la tête de l’équipe réserve, comme je l’avais déjà fait auparavant. Puis, si tout se passait bien, une deuxième saison avec l’équipe première, accompagnée du passage du BEF. Après l’obtention du diplôme, je suis aujourd’hui coach principal de l’équipe pour la deuxième saison consécutive.




L’équipe était encore en Régional 1 en 2022 et évolue aujourd’hui en Régional 3 après deux descentes. Quelle est ton analyse ?


Je pense qu’on n’a pas bien géré la transition entre un groupe vieillissant, en fin de cycle, et un groupe de jeunes sortant des U20, qui a dû très vite s’adapter au niveau senior R1. Ce manque d’expérience nous a coûté cher. Et dans le football, on monte doucement, mais on descend très vite. La descente en R2 a été difficile, la plupart des joueurs ayant le niveau R1 sont partis. On s’est retrouvés avec un effectif jeune, en manque d’expérience, et la R2 est un championnat très exigeant, souvent sous-estimé. Avec les mutations, on a perdu beaucoup de points, ce qui nous a été fatal. Sans cela, je pense qu’on aurait pu se maintenir.




Quels changements avez-vous apportés à l’effectif cette saison ?


Cette année, on a essayé de recruter des joueurs un peu plus expérimentés, avec davantage de bouteille, pour combler notre manque d’expérience. On reste un groupe jeune, donc ce n’est pas toujours simple d’attirer ce type de profil. Je recrute surtout via les connaissances de mes joueurs. C’est plus facile d’intégrer quelqu’un qui connaît déjà deux ou trois coéquipiers que de faire venir un inconnu. L’intégration est plus naturelle. Et puis, on attire souvent ce qu’on est : je suis un jeune coach, donc forcément, j’attire des joueurs jeunes, peu expérimentés, mais avec une vraie qualité technique.




Votre jeunesse est un avantage dans la gestion de groupe ?


Effectivement, je suis très proche de mes joueurs. Je suis joignable à tout moment, que ce soit pour parler football ou d’autre chose. J’accorde beaucoup d’importance à la santé mentale des joueurs. J’apprécie qu’un joueur puisse me parler lorsqu’il traverse une période difficile, que ce soit sur le plan personnel ou sportif. Ça me permet d’adapter mon coaching et ma gestion de l’humain. On fonctionne beaucoup à la confiance, mais je sais aussi être ferme quand il le faut. Par exemple, ce week-end, j’ai laissé sur le banc un de mes meilleurs joueurs qui était en difficulté depuis le début de saison. Il est ensuite entré en jeu et a inscrit un triplé. Ça me conforte dans mes choix. Même si je suis un entraîneur jeune et proche de mes joueurs, je sais également sévir et dire les choses.




Votre vision du jeu, est-elle partagée par vos joueurs ?


Il y a parfois un petit choc générationnel, malgré notre proximité d’âge. J’ai des joueurs qui aiment beaucoup jouer au ballon. Donc quand je leur demande de jouer de manière plus direct ou de chercher la profondeur, certains le perçoivent comme un aveu de faiblesse. C’est là qu’on a parfois du mal à se comprendre. Je leur laisse quand même beaucoup de liberté et de créativité, car j’ai des joueurs au-dessus de la moyenne techniquement pour la R3. Mais à ce niveau, ça ne suffit pas toujours. Il faut aussi être pragmatique et simple. L’an dernier, on a souvent été complimentés sur notre jeu, mais on a joué le maintien. Bien jouer, ce n’est pas assez : il faut être efficace et concret.




Vous avez connu votre première victoire en championnat, après un bon parcours en Coupe de France. La Coupe vous a-t-elle fatigué mentalement ?


Oui, ça nous a coûté pas mal d’énergie, surtout sur le plan mental. On a joué tous les trois jours pendant deux semaines. C’est vrai que la Coupe de France est plus stimulante, elle a une saveur particulière. Atteindre un 5e tour, pour nous, c’était inédit et excitant. Mais c’est vrai qu’en termes de préparation et de concentration, la Coupe avait une saveur que les matchs de championnat n’avaient pas. Maintenant, on est recentrés sur le championnat, on sait que les points perdus ne reviendront pas. Chaque match sera une petite finale.




Qu’est-ce qui vous a manqué dans le jeu depuis le début de saison ?


Je pense qu’on a manqué de lucidité et de verticalité. Contre Castanet, on a su trouver des joueurs avancés et basculer rapidement d’un côté à l’autre. Ce jeu long nous avait manqué sur les premiers matchs. On a aussi manqué d’efficacité. Contre Castanet, on a été cliniques. Quand on a deux ou trois occasions et qu’on les met direct, on se facilite le match.




Vous encaissez beaucoup de buts depuis le début de saison. Défensivement, qu’est-ce qu’il faut améliorer et travailler ?


Je pense que c’est encore l’aspect mental et on manque surtout de communication. C’est quelque chose qu’on essaye de travailler beaucoup à l’entraînement. C’est essentiel dans le jeu défensif. Sur la gestion de la profondeur, on n’avait pas été bons, mais on a su corriger ça puisque l’année dernière, on prenait beaucoup de ballons dans la profondeur. Sur l’aspect communication et le marquage, on a encore du travail à faire pour éviter de courir après le score. Il y aura des matchs où on ne sera pas capables de marquer beaucoup, donc il faut éviter d’encaisser pour se faciliter l’obtention de bons résultats.




L’objectif de la saison après cette première victoire ?


Cette victoire contre Castanet était importante et la manière également afin d’équilibrer la différence de buts. D’ailleurs Castanet, malgré le classement, mérite bien mieux que d’être dernier. C’est vrai que depuis le début, on n’a pas été adroits devant le but. C’est un déclic pour toute l’équipe. On va essayer de maintenir cette dynamique et, comme on dit, les victoires appellent les victoires. Retourner à l’entraînement après un succès, c’est beaucoup plus pour la préparation. On va essayer de maintenir le cap, rattraper le retard et tenter de finir sur quelque chose de bien.