Jérémy Petit : "On veut changer l’image du club".
Arrivé il y a deux ans à Confluence après un passage marquant à Toulouse Métropole, Jérémy Petit est aujourd’hui l’un des bâtisseurs du projet sportif du club. Entraîneur de l’équipe première, mais aussi directeur sportif et responsable de l’école de foot, il porte un projet ambitieux pour le club du Tarn-et-Garonne. Il revient sur son parcours, ses ambitions pour le club et les enjeux à venir.
Je m’appelle Jérémy Petit, j’ai 29 ans et je suis au club de Confluence où j’entame ma deuxième année. J’étais auparavant à Toulouse Métropole pendant trois ans, où j’ai commencé avec les U20 Elite, puis la R3 et R2 grâce à nos montées successives. Comme ça s’était mal passé avec Toulouse Métropole. Je devais normalement arrêter le foot pour passer plus de temps avec ma famille. Finalement, je me suis retrouvé à Confluence l’année dernière en D1. Je suis parti pour un nouveau projet. Les dirigeants m’ont proposé un nouveau projet, avec un nouveau groupe, seulement quatre joueurs de l’année précédente sont restés. Je suis donc venu avec pas mal de joueurs de Toulouse Métropole qui m’ont suivi, ainsi que d’autres joueurs ayant évolué avec moi à Luzenac. Nous sommes montés de la D1 à la R3. Par ailleurs avant ça, j’ai joué à Luzenac, à Toulouse Fontaines, à Saint-Alban et j’ai été formé à Fontbeauzard.
Pour moi, ce sont de très beaux souvenirs, malgré la fin compliquée. Pendant trois ans, avec les U20 Elite, j’ai pu forger un groupe pour préparer la transition en senior. Nous avons été champions avec les U20, puis nous avons poursuivi en seniors R3. Comme les seniors R2 étaient descendus en R3, nous avons décidé, avec Olivier Hernandez (entraîneur de l’équipe 1), de lancer un projet avec les jeunes du club. Nous avions une moyenne d’âge de 21 ans, nous avons fini champions de R3 et nous sommes montés en R2. J’ai quitté Métropole en janvier, suite à des désaccords.
Le projet, clairement. Malgré la distance, le club est dans le 82, ce sont les discours des dirigeants, les présidents Fata Salmi et Bernard Ficorella, deux personnes remarquables, qui m’ont convaincu. Ils m’ont proposé un projet où j’ai pu mettre en place ma vision, avec une réelle carte blanche. L’objectif était de remonter en R3 sous deux ans : on l’a fait en un an. Cette année, je suis devenu directeur sportif du club et salarié, ce qui me permet de développer des projets. L’objectif actuel est de structurer l’école de foot. On a créé une section U15 féminine pour développer le foot féminin. Je veux aussi changer l’image du club, qui n’est pas très bonne dans le 82. Les présidents m’ont aussi permis de changer l’équipement entier, le logo et de repartir sur une nouvelle identité. Ce soutien m’a vraiment surpris, peu de clubs donnent autant de liberté après seulement trois mois. Ce que j’ai dit à mon arrivée, c’est qu’un projet, ne se monte pas en trois ou six mois, mais sur du long terme.
Pour cette deuxième année, j’ai pris un noyau d’une dizaine de joueurs de Moissac et une dizaine d’autres joueurs de Toulouse. Mon objectif, dans les années à venir, est de sortir des joueurs issus du club. Tous les lundis, j’intègre 3 à 4 U16 à l’entraînement et 2 à 3 U17 ont fait la préparation d’été avec l’équipe 1.
Je veux mettre un cadre clair et restructurer le club, même si ce n’est pas facile. Le gros chantier, c’est l’école de foot. Pour les seniors, l’objectif est de se maintenir en Régional, et pour l’école de foot, d’apporter mon expérience de joueur et d’entraîneur pour structurer et développer le club.
Ce n’est vraiment pas facile, parce que cela implique beaucoup de responsabilités. Ça m’oblige à délaisser des choses, que ce soit familiale avec ma femme et ma fille, ou sportivement. L’école de foot demande énormément de temps. Ce n’est pas parce que l’on est salarié, que l’on peut tout régler. Je peux parfois délaisser les seniors, je m’appuie davantage cette saison sur un adjoint, ce que je n’avais jamais eu auparavant.
Sur les seniors, c’est mitigé : on est 6e ou 7e sur 12. On a eu des difficultés dans les résultats, à cause d’un manque d’expérience, malgré des joueurs ayant déjà joué à ce niveau. Beaucoup découvrent la Régionale. Depuis le début, nos matchs ne reflètent pas nos prestations. Le contenu est bon, mais nous concédons énormément de buts chaque week-end, en amical comme en officiel. On doit corriger ces erreurs, souvent individuelles, qui nous mettent en difficulté. L’avant-dernier match, on a eu quatre suspendus avec des suspensions lourdes (sept et huit matchs). La deuxième partie de saison sera différente. Il faudra se remobiliser pour aller chercher un maintien difficile, mais beau à obtenir, surtout après tout l’extra-sportif.
C’est une question que je me pose depuis l’année dernière. On a fini champions avec une des pires défenses mais une moyenne de 3–4 buts marqués par match. Ce week-end, à Graulhet, malgré les absences, on en met encore quatre… mais on en prend quatre aussi. Trois des buts concédés viennent d’erreurs individuelles ou de mauvaises relances. Ce sont des erreurs liées à l’inexpérience et au manque de maturité. On doit travailler dessus. L’année dernière, notre force offensive nous a permis de monter, mais en Régional 3 il faut corriger ces failles.
Si je suis encore au club l’an prochain et que les dirigeants me font confiance :
- maintenir l’équipe 1 en Régional 3,
- faire monter l’équipe 2 en D2, actuellement elle est première de D3 et invaincue,
- structurer les jeunes, notamment viser la montée des U15 en U16 R2 (ils ont déjà accroché la montée en 15 Territoire).
Ce qui est positif, c’est que beaucoup d’entraîneurs jeunes sont aussi joueurs seniors du club. À long terme, j’avais promis en arrivant de ramener le club en Régional : c’est fait. Mais avant que le président Ficorella arrête, j’aimerais amener le club en R2 d’ici deux ans.