Logo du site Midifoot

Midifoot Le football amateur en Occitanie

“On ne prend vraiment pas ce match à la légère" : Mamadou Sylla donne le ton

Avatar de Amin Abdullahi
Amin Abdullahi ·
“On ne prend vraiment pas ce match à la légère
© alexposure.fr

Avant un déplacement chargé d’émotions à l’Union Saint-Jean en Coupe de France, Mamadou Sylla s’apprête à retrouver sa région natale avec un mélange de lucidité, d’humilité et d’ambition. Le défenseur orléanais, passé par de nombreux clubs de la région toulousaine, revient sur son début de saison, l’adversaire du week-end et la magie si particulière de la Coupe de France.

Est-ce que tu peux juste faire une petite présentation personnelle ?


Mamadou Sylla, 30 ans, originaire de Toulouse. J’ai commencé au TAC pour mes débuts. Ensuite, j’ai fait plusieurs clubs de la région : je suis passé par les Fontaines dans l’adolescence, puis j’ai fait ma formation à Muret. J’ai passé cinq ans au club, dont deux ans en équipe première en DH. Après, je suis parti à Blagnac où j’ai fait quatre ans, avec une montée. Ensuite, j’ai quitté la région toulousaine pour aller à Bergerac, en N2, une année, celle du Covid, je n’ai pas eu trop de chance. Par la suite, j’ai pu rebondir à Sète avant d’aller à Concarneau. Après ça, j’ai été à Paris 13 et aujourd’hui je suis à Orléans.



Comment tu te sens à Orléans ?


Honnêtement, je ne vais pas dire que c’était un début compliqué, mais ça ne me ressemblait pas. Déjà, parce qu’on a commencé par deux défaites. Avec les qualités du groupe et les idées qu’on met en place, on aurait pu mieux faire. Je sortais de ma première saison après ma blessure, c’était une année de transition. Là, j’ai eu la chance de me retrouver à Orléans. On a fait une grosse préparation, avec beaucoup d’intensité. Je ne l’avais pas forcément bien encaissée, pour être honnête, je ne me sentais pas au top physiquement au début. Mais après ces deux matchs, j’ai retrouvé mon rythme de croisière. Je me sens beaucoup mieux. Collectivement aussi, on a mieux trouvé nos repères. Au départ, ce n’était pas facile, mais maintenant ça va mieux. Même si on sort de deux revers en championnat, on a identifié les problèmes. On sait que ce n’est pas une question de qualité, mais de détails importants sur toute une saison. Pour l’instant, je ne vais pas dire que je suis “satisfait”, parce qu’on peut mieux faire. Mais en tout cas, je retrouve un plaisir que j’avais perdu pendant deux ans. Je m’étais blessé et l’année qui a suivi, je n’étais pas très bien.



C’est un peu comme un retour à la maison pour ce match. Est-ce qu’il y a une saveur particulière ?


Oui, c’est clair. Comme tu le sais, on est issus du même endroit. C’est particulier de pouvoir jouer devant ma famille. Surtout avec le parcours que j’ai eu, puisque je suis parti à 24 ans de la région toulousaine. Ça doit faire au moins 6-7 ans que je n’ai pas foulé un terrain de la région. Donc rejouer devant ses amis, sa famille, des gens qui t’ont vu évoluer, qui t’ont aidé à progresser, qui t’ont soutenu dans les moments difficiles… ça fait chaud au cœur.



Quel est ton ressenti avant ce match ?


Franchement, je n’ai pas de ressenti particulier. On est concentrés parce qu’on sait que c’est une compétition avec une saveur particulière. Surtout contre l’Union, qui sort d’une dernière édition où ils ont fait un parcours honorable. Ils ont presque rempli le Stadium contre Monaco. Ce sont des souvenirs qui restent gravés à vie pour eux et je pense qu’ils veulent réitérer cet exploit. On ne prend pas ça à la légère. On est détendus comme pour chaque match, mais une fois que l’heure arrive, on est concentrés à 100 %.



C’est votre quatrième match de Coupe de France. À chaque fois, vous avez éliminé des équipes de divisions inférieures. Est-ce que c’est une formalité ou est-ce plus difficile qu’on ne le pense ?


Non, c’est une formalité pour les gens de l’extérieur. Il y a toujours cette notion du petit contre le gros : “le petit, il faut le manger”. Mais personne n’est grand au départ. Tout le monde a commencé petit et s’est fait un nom au fil du temps. Moi, je suis passé par ce sentiment là, puisque j’ai rencontré des équipes au-dessus quand j’étais en DH à Blagnac. Ça ne nous a pas empêchés de les éliminer, que ce soit des N2, N1 ou N3. On est conscients du genre de match qui peut nous attendre. On a joué des équipes inférieures et comme tu l’as dit, ça n’a pas été facile. Même le dernier match, même si on gagne 3-0, on a fait une première mi-temps équilibrée. Ça s’est joué sur des détails. Le foot, aujourd’hui, ça se joue sur des détails. Ça a tourné en notre faveur parce qu’on a provoqué. On ne prend vraiment pas ce match à la légère.



L’Union Saint-Jean est réputé pour éliminer des gros. Avez-vous étudié l’adversaire ?


Le staff a identifié l’adversaire, oui. Toute la semaine, on travaille aussi en fonction de ce que l’adversaire met en place. Le jour du match, on voit les vidéos pour analyser leur jeu. En amont, on travaille déjà sur le terrain avant de regarder les images. Donc, on verra ce qu’ils proposent. Mais on a travaillé toute la semaine, on a étudié leur façon de jouer et on a mis notre plan de jeu en place. Que ce soit en DH ou en National, on a toujours fonctionné comme ça. On est sur les bons rails, on va dire.



C’est une équipe qui défend bien, qui encaisse peu. Comment comptez-vous faire sauter ce bloc ?


Déjà, on va essayer de mettre du rythme. On a un plan de jeu, je ne vais pas entrer dans les détails, mais on sait que contre un bloc très serré et compact, il faut faire le moins de touches possibles et être coordonnés dans les mouvements pour l’étirer au fur et à mesure du match avec les enchaînements et en trouvant la largeur. On a l’habitude d’affronter ce type de schéma en championnat. On n’a donc aucune excuse face à un bloc bas et compact.



Ça représente quoi la Coupe de France, pour toi ?


Honnêtement, sans langue de bois, quand tu es jeune, tu veux faire un gros parcours parce que ça peut t’ouvrir des portes. Je ne vais pas mentir : j’ai pris de l’âge. Mais si je dois résumer, pour moi, la Coupe de France représente des émotions fortes. Des émotions particulières que tu ne retrouves qu’en Coupe. Si j’ai un souhait, c’est de vivre des émotions que je n’ai pas l’habitude de vivre. La Coupe, ce n’est pas le quotidien, c’est autre chose. C’est ça qui est beau. On connaît l’engouement que ça peut avoir dans une ville, même dans tout le pays, surtout dans la ville pour laquelle on joue. C’est particulier.



Quel est l’objectif du club en Coupe de France ?


Je pense que comme pour tout club, c’est d’aller le plus loin possible. Atteindre des tours où tout le monde est gagnant : le public en émotions et le club en image et financièrement. Quand une équipe va loin, et l’Union peut en témoigner, ça apporte beaucoup. L’objectif, c’est d’aller le plus loin possible. Prendre chaque match sérieusement et le jouer comme si c’était le dernier de notre vie.