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Florian Ait-Ali (Colomiers) : "La montée, ce n'est pas un objectif"

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Maxime GUY ·
Florian Ait-Ali (Colomiers) :

Écarté de la Coupe de France après une séance de tirs au but frustrante face à Mérignac, Colomiers doit désormais recentrer toute son énergie sur le championnat. Premier de sa poule en National 3, le club avance avec ambition, mais sans excès, porté par un groupe soudé et des valeurs fortes. Le président, Florian Ait-Ali, revient sur l’élimination, la réaction attendue, et les objectifs qui guideront la seconde partie de saison.

Quelle a été votre réaction à l’élimination de Colomiers aux tirs au but face à Mérignac ?

Il y a forcément une grosse déception, parce qu’une séance de tirs au but n’est jamais anodine ni facile à aborder. Donc, je n'en veux pas à mes joueurs d'avoir pris déjà le courage d'aller tirer. En revanche, je suis déçu de l’attitude affichée sur le terrain. Ils n’ont jamais réussi à atteindre le niveau qui est le leur depuis le début de saison.

C’était un trop-plein de matchs ? Un manque d’envie ?

Au football, une chose reste essentielle : l’état d’esprit. Dans le sport de haut niveau, répéter cet effort mental est difficile, mais indispensable pour obtenir des résultats. Nous ne sommes pas un club doté de millions ni de stars capables de faire la différence à elles seules. Tout repose sur le collectif, sur l’engagement, et c’est précisément ce qui nous a manqué dimanche contre Mérignac. Une équipe valeureuse, qui n’a pas forcément montré plus de jeu… mais davantage de courage. Après un match comme celui-là, il n’y a finalement pas grand-chose à ajouter.


C’est le discours que vous avez tenu dans le vestiaire ?


Je leur ai simplement dit qu’une grande équipe, une équipe courageuse, ne reproduit jamais deux fois un match comme celui-là. J’attends donc une vraie réaction contre Anglet. Je leur ai aussi expliqué qu’on n’allait pas sortir les phrases toutes faites du type "on oublie ce match". Non, ce match, on ne doit surtout pas l’oublier : il doit nous servir à ne pas répéter les mêmes erreurs. Dès samedi, on verra quel impact il aura sur la suite de notre saison. Mais je suis sûr d’avoir un groupe de qualité, de compétiteurs, capables de rectifier le tir.


La Coupe de France est terminée. Vous êtes leaders en National 3. Comment gérez-vous ce statut ?

 Avec le staff, on est tous d’accord : après seulement huit matchs, ce statut de leader reste très relatif. C’est évidemment mieux d’être à cette place-là, mais je regarde surtout l’écart avec le premier relégable. Pour l’instant, cela ne signifie pas grand-chose. On est bien, mais il faut enchaîner. Il reste trois matchs très importants. Si on se loupe sur ces rencontres, dans un mois et demi, on peut se retrouver en milieu de tableau, en difficulté. Le championnat est extrêmement serré. Donc, la priorité, c’est de continuer à prendre des points, de mettre nos adversaires en difficulté et d’avancer.


Premiers, mais dans un championnat serré. L’objectif d’une montée en National 2 est-il assumé ?

Ce n'est pas l'objectif du début de saison. Je pense qu'après tout ce que le club avait subi, il fallait vraiment qu'on retrouve du plaisir à tous les échelons. Et au travers de l'équipe 1 qui est notre vitrine, cette représentation du maillot qu'on n'a pas eu dimanche. Cette valeur de travail, cette humilité. Et à chaque fois qu'on met ces valeurs-là en priorité, on sait que Colomiers est capable de faire des grandes choses. Donc la montée, ce n'est pas l'objectif. On verra où on en sera au mois de mars. On sera peut-être en train de jouer le maintien aussi, on ne sait pas. C'est très serré. Par contre, si on y est, comptez sur nous, on ira à fond et le plus loin possible. 


Si votre but n'est pas de monter, quel était-il au début de la saison ?

L’objectif, c’est de finir dans le top 5. Je reste un compétiteur : si la montée devient accessible, on la jouera sans hésiter. Mais il faut que les joueurs mesurent à quel point les championnats se sont durcis. Avec la refonte des divisions et la réduction du nombre d’équipes, le niveau a nettement augmenté. Aujourd’hui, la N3, peut-être pas pour toutes les équipes, mais pour beaucoup, équivaut réellement à une deuxième partie de tableau de N2.


Et est-ce que vous avez le sentiment, justement, que pour accéder à ce top 5 ou pour viser plus haut, que l'effectif est suffisamment armé et équilibré pour tenir un rythme de prétendant ? 

Aujourd'hui, on a un groupe de qualité de 22 joueurs. Il n'y a plus la Coupe de France, c'est moins énergivore. Oui, ça demande de l'énergie, mais ils s'entraînent pour ça et ils ont eux-mêmes, individuellement, des ambitions de ne faire que ça. Donc, au bout d'un moment, il faut être aussi réaliste. On fait un match par semaine, on a une profondeur et une qualité de groupe qui doit nous permettre d'aller le plus loin possible.


Est-ce qu'un renfort hivernal est envisagé ? 

En fait, il y en a eu un qui est un peu passé inaperçu. On a recruté Erwan Zelmat pour venir nous densifier ce petit manque qu'on avait en défense. Il peut jouer à deux postes et c'est un recrutement malin. C'est quelqu'un qui a longtemps joué chez nous. Il a aussi un super état d'esprit. Son papa est bénévole au club. C'est le genre de recrutement que je recherche. Donc, le renfort, on l'a eu. Il n'y aura pas d'autre arrivé à Noël, à moins qu'un mécène Père Noël nous aide, mais je n'y crois pas (rire).