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Mauguio Carnon, petit poucet d’Occitanie : "Les joueurs ont les yeux qui brillent"

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Maxime GUY ·
Mauguio Carnon, petit poucet d’Occitanie :

Petit Poucet d’Occitanie encore en lice en Coupe de France, Mauguio Carnon (R3) vit une aventure inoubliable. Ce dimanche, le club héraultais défiera Beaucaire (N3) avec l’espoir de rallier le 8e tour de la compétition. À quelques jours du match face à l'IS Selongey Football (R1), l’entraîneur de l’USMC, Noël Libog, s’est confié sur cette épopée qui fait battre le cœur de tout un club.

Vous êtes le Petit Poucet d’Occitanie cette année. Qu’est-ce que cela représente pour vous et pour le club ?


Je pense que ce qu’on fait est assez énorme quand même. Quand on regarde un peu le tirage, le tout premier match était contre une R1… on n’aurait pas parié qu’on irait aussi loin au départ. Et le dernier match contre Beaucaire (N3), je ne veux pas dire que c’est inespéré, mais il y avait tout de même un écart. Pour l’équipe, pour les joueurs, c’est quelque chose de fantastique. C’est une très belle aventure. Et pour le club, c’est aussi une belle vitrine. À travers cette épopée, on a essayé d’associer tout le monde. Ce ne sont pas des moments anodins. Sur nos matchs de Coupe, on a fait les entrées avec les jeunes du club, qui sont proches de nous et nous encouragent. C’est quelque chose de très important pour la ville, pour le club, pour tous les adhérents et surtout pour les bénévoles. Il faut penser à eux, notamment sur des journées comme dimanche : s’ils ne sont pas là, c’est compliqué. Alors, on essaie de leur rendre un peu de joie, du sourire et du plaisir.



Justement, vous avez senti cet engouement dans le village, dans les commerces ?


Je viens principalement pour les entraînements. Mais au niveau du club, oui, je peux en témoigner.

Quand on joue la Coupe de France, le stade est plein à craquer. Et si le stade est plein, c’est bien que dans le village, les gens en parlent, ils en discutent. Je pense qu’on ne peut pas rester indifférent à ça, parce que ce n’est pas quelque chose qui arrive chaque année. Tout le monde a pris goût à cette aventure, et c’est normal.



Quand on parle de Coupe de France, on parle souvent des petits clubs, de la magie qu’il y a autour d’eux. Vous la ressentez à Mauguio ?


Oui, complètement. Moi, je suis un éducateur, alors quand j’entends certains professionnels remettre en question la Coupe de France, je trouve ça dommage. Pour des clubs comme le nôtre, c’est quelque chose de fantastique.

J’ai des joueurs qui affrontent aujourd’hui des équipes contre lesquelles ils n’auraient jamais imaginé jouer. On savoure chaque instant. Quand un match de Coupe approche, tout le monde est présent à l’entraînement, parce qu’il y a cette idée d’être sur la feuille de match. Et puis il y a cette magie : les maillots, le public… Les joueurs ont les yeux qui brillent. Ce n’est pas un match de championnat classique. En R3, on n’a pas forcément beaucoup de public ni de presse. Là, on sait qu’on est mis en avant. On est exposés. Alors oui, ces matchs-là, ce ne sont vraiment pas des matchs comme les autres.



Vous vous attendiez à aller si loin dans la compétition ? Le 7e tour, c’est déjà un bel exploit…


Honnêtement, non. Mon objectif, c’est toujours d’aller le plus loin possible, mais au départ, on ne s’y attendait pas. Quand au premier tour, on affronte une R1, on se dit « on verra bien ». On gagne, puis on se prend au jeu, match après match. Contre Beaucaire, j’avais dit aux joueurs qu’on allait y aller avec nos qualités, notre potentiel, et qu’on verrait bien. On a montré qu’on était travailleurs, qu’on savait se hisser au niveau de l’adversaire. Aujourd’hui, on veut continuer sur cette dynamique. Je leur ai dit qu’en Coupe, tout peut arriver. On peut perdre, bien sûr, mais tant qu’on est là, on peut aussi se donner les moyens de gagner. Peu importe le résultat, ce qui compte, ce sont les ingrédients, l’attitude, tout ce qu’on met en place pour faire le meilleur match possible.

Dimanche, on reçoit à la maison (NDLR, à Sussargues). On sait qu’on est solides ici. Ce que je leur demande, c’est de tout donner pour passer le tour suivant. En Coupe, je n’ai même pas besoin de leur rappeler l’importance du match : le décor, les maillots, l’ambiance, tout ça parle de soi-même.



Et comment vous les avez sentis cette semaine à l’entraînement ?


Plutôt concernés ! C’est tout l’intérêt de la Coupe de France : plus on avance, plus la motivation grandit. On sait qu’il faut être à 150 %, sinon on peut vite être en difficulté. Sur ces tours de Coupe, tout le monde est là, à l’heure, souriant, et surtout avec l’envie d’être dans le groupe le dimanche. L’envie est là, maintenant, il faut qu’elle se traduise sur le terrain. Je leur demande de jouer comme d’habitude, mais d’être vigilants sur la gestion émotionnelle. Les familles viennent, parfois pour la première fois, donc il faut le prendre en compte. On veut rester fidèles à nos habitudes, sans regrets. Le plus important, c’est de donner une bonne image : individuellement, collectivement, et d’être un bon représentant de la ville de Mauguio et du club.